Les
occitans ne se sont pas d'abord définis par leur langue mais par leur
civilisation qui a donné à l'europe les troubadours, l'idée que les
hommes sont égaux en droit, une tolérance raciale et religieuse et un nouvel
amour qui voit la première promotion morale et sociale de la femme.
Occitan est un néologisme créé par la chancellerie française royale à la fin de la croisade contre les albigeois.
L'occitanie désigne l'ensemble des terres sur lesquelles on parle la langue d'OC. au départ il s'agit d'une création coloniale du roi de France. Maintenant c'est un symbole de reconquête pour ceux à qui on a fait croire que leur langue n'était qu'un patois, une sous-langue parlée par des paysans ignares.
Cette langue est de plus en plus réapprise par la jeunesse d'occitanie ; elle est encore parlée régulièrement par au moins 2 millions de personnes et comprise et parlée eventuellement par environ 6 millions de personnes qui "ont l'accent" et qui peuvent très vite reconquérir leur langue.
La graphie de l'occitan : |
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Référence Gaston Bazalgues
Pour écrire leur langue issue du latin populaire parlé, les premiers scribes occitans ont dû adapter le système orthographique du latin problème commun à toutes les langues romanes (français, italien, espagnol, catalan, ...). Ce système orthographique sera celui de l'occitan jusqu'au 15e siècle
Après la croisade contre les albigeois, l'occitan est peu à peu chassé de l'école et de la vie administrative. L'édit de Villers-Cotterêts l'interdit officiellement en 1539. Les occitans parlent toujours leur langue, mais perdent leur système orthographique. s'ils veulent écrire dans leur langue, ils n'ont comme référence que le système du français. Chaque auteur occitan essaye de l'adapter à à sa langue revenue à l'état sauvage et ainsi naissent ce qu on appelle les graphies patoisantes de la langue d'oc. Cela jusqu'au XIXe siècle.
Dès la fin du XVIe siècle les troubadours sont
à la mode et les tentatives de normalisation graphique se multiplient.
Originaire des Alpes de Provence, Honnorat propose dans son dictionnaire (1840)
un système orthographique très proche de celui des troubadours et qui tout en
respectant les dialectes permet leur intercompréhension. Ce système d'abord
salué par Roumanille sera rejeté par ce dernier qui imposera une graphie
française et rhodanienne à l'ensemble occitan. Cette graphie félibréenne (du
nom de l'école littéraire d'Avignon dont Roumanille est, en 1854, un des
fondateurs) est à tort parfois appelée mistralienne, Mistral ayant accepté ce
système avec difficulté.
La graphie félibréenne est donc celle de la Renaissance littéraire occitane du XlXe siècle, avant tout localisée en Provence. Les languedociens dès 1896 reprennent et modernisent la graphie des troubadours grâce aux travaux du limousin Joseph Roux puis de l'Escola occitana de Perbosc et Estieu, fondée en 1919.
En
1930 La Société d'Études Occitanes la vulgarise encore et Louis Alibert
la perfectionne en 1935 dans sa grammaire puis dans son dictionnaire publié
après sa mort en 1966 par l'lnstitut d'Études Occitanes.
De nos jours la graphie occitane permet de lire les troubadours dans leur texte;
elle est celle des auteurs modernes, des chanteurs aussi.
La graphie félibréenne subsiste également en Provence chez de nombreux
auteurs.
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L'alphabet comprend 23 lettres.
A a | B be | C ce | D de | E e | F èfa |
G ge | H acha | J gi | L èla | M èma | N èna |
O o | P pe | Q cu | R èrra | S èssa | T te |
U u | V ve | X icsa | Z izèda |
L'occitan n'est pas une langue unifiée comme le français écrit. Il a une prononciation très diversifiée. Nous donnons ici une prononciation languedocienne centrale.
a et à se prononcent comme dans le mot français chat caval se lit kabal (cheval) cantaràs se lit kantaras (tu chanteras)
a marque du féminin
se prononce a dans les articles définis la, las, les articles contractés, les possessifs ma, ta, sa.
se prononce o partout ailleurs. la porta se lit la porto (la porte)
a et á en finales de verbes se prononcent o parla se Iit parlo (il parle) podiás se lit poudios (tu pouvais) parlan se lit parlon (ils parlent),
o pouvant être remplacé par ou (parloun) à la 3e personne du pluriel.
á et à portent toujours l'accent tonique.
e n'est jamais muet comme en français.
e et é se prononcent comme dans le mot français blé negre se lit nègre (noir) pél se lit pél (cheveu)
è se prononce comme dans le mot français mer lèbre se lit lèbré (lièvre)
é et è portent toujours l'accent tonique.
i se prononce généralement i comme en français ric se lit rik (riche)
o et ô se prononcent ou lo lop se lit lou loup (le loup) renós se lit rénouss (hargneux)
ò se prononce o la mòstra se lit la mostro (la montre)
ò et ó portent toujours l'accent tonique.
u se prononce comme dans le mot français mule segur se lit ségur (sûr)
u se prononce ou après voyelle sauf s'il porte un tréma paure se lit paouré (pauvre) diürn se lit diurn (diurne)
Nous n'indiquons ici que ce qui différencie l'occitan du français.
b et v ont une prononciation à peu près identique et proche du castillan b vaca se lit bako (vache)
g se prononce dj devant e et i gelada se lit djélado (gelée) ginèsta se lit djinèsto (genêt)
g se prononce tch en fin de mot après voyelle estug se lit éstutch (étui)
h remplace souvent f en gascon. C'est une aspiration la hèsta: la fête, la fèsta (fèsto) en languedocien, etc.
j se prononce dj joc se lit djok (jeu)
m en fin de mot se prononce souvent n cantam se lit cantan (nous chantons)
n en fin de mot ne se prononce pas pan se lit pa (pain)
r est presque toujours « roulé »; il ne se prononce pas en finale de verbe à l'infinitif, en fin de mot parfois parlar se lit parla (parler)
a marque du féminin se prononce o
e n'est jamais muet
o et ó se prononcent ou
ò se prononce o
ch se prononce tch
lh et nh équivalent à ill et gn du français gn se prononce n redoublé
r de l'infinitif n'est jamais prononcé
Les mots terminés par une voyelle ou une voyelle suivie de s ont l'accent tonique sur l'avant-dernière syllabe fenèstra, negres, espatla
Les mots terminés par une consonne autre que s ou par une diphtongue ont l'accent tonique sur la dernière syllabe cantar, jamai, pauruc
Cas particulier des mots terminés par une voyelle suivie de n:
1 ) si ce sont des verbes, ils ont l'accent tonique sur l'avant dernière syllabe cantan, legisson
2) partout ailleurs l'accent tonique tombe sur la dernière syllabe: fenestron (petite fenêtre)
Les mots qui font exception à ces règles portent un accent graphique: l'accent aigu. Les voyelles portant un accent grave sont toniques penós (pénible), espés (épais), de galís (obliquement) cantarà, la pòrta, la lèbre.
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Nous
ne savons pas grand chose des dialectes occitans du Moyen-Age et ne
connaissons qu'une langue unifiée alors par l'écriture. Dès que l'écriture a été abandonnée, les anciens dialectes ont dû se développer et l'occitan moderne n'est donc pas une langue homogène. Les grands dialectes occitans sont indiqués sur la carte |